Nouveau Restaurant Botta

La reconstruction du Restaurant Botta a commencé

Après le terrible incendie ayant détruit le restaurant de Glacier 3000 en septembre dernier, l’heure est désormais à la reconstruction. Un nouvel ouvrage verra le jour cet été, réalisé par le célèbre architecte Suisse Mario Botta. Le bâtiment, qui comportera également une microcentrale solaire alpine, et a été repensé afin d’améliorer la qualité de l’expérience-client et la sécurité incendie.

Au sommet de Glacier 3000, les ouvriers s’activent depuis le mois d’avril dans des conditions difficiles pour démonter la structure métallique ayant survécu aux flammes, et dégager la dalle en béton. « Cette première phase est désormais quasiment terminée et les travaux de reconstruction vont pouvoir débuter dans les prochains jours » se réjouit Bernhard Tschannen, CEO de l’entreprise. C’est à cette occasion que le projet de l’architecte Mario Botta a été dévoilé à la presse aujourd’hui. Si l’aspect extérieur du bâtiment sera quasiment identique pour des raisons d’autorisations de construire, l’espace intérieur a été complètement repensé avec un gain de surface de 35m2 par étage et l’ajout de nouvelles fenêtres panoramiques dans les angles. La sécurité incendie a également été revue, avec l’installation d’un tout nouveau système d’extinction du feu à l’aide de brumisateurs et d’escaliers de secours supplémentaires sur le côté sud-Ouest, en étroite collaboration avec l’ECA du canton de Vaud.

Une nouvelle terrasse panoramique

Dès l’été 2024, les restaurants offriront un total de 400 places assises sur deux étages, dans une atmosphère chaleureuse, avec des volumes plus spacieux et lumineux, et une séparation complète des établissements. Un concept innovant a été pensé pour le restaurant Le 3 (anciennement Self-Service) : la commande et le paiement s’effectueront via un QR code, et les plats seront ensuite servis à table. Pour Bernhard Tschannen, faire la queue avec son plateau en chaussures de ski fait partie du passé : « Nous conservons le côté rapide du service attendu par la clientèle d’un établissement de ce type, mais augmentons la qualité de l’expérience client ». Enfin, une terrasse panoramique de 250m2 verra le jour sur le toit de l’ouvrage, à 25 mètres du sol, offrant ainsi une vue imprenable sur le fameux pont-suspendu Peak Walk by Tissot, mais également sur le Cervin et 24 sommets de plus de 4'000 mètres.

Un bâtiment avec efficacité énergétique élevée

Alors que les projets de centrales solaires se multiplient dans les Alpes, la vision de Glacier 3000 est de concentrer ses efforts énergétiques sur l’amélioration possible de l’existant, sans augmenter l’emprise au sol des infrastructures. C’est ce qui a été fait dans le projet de reconstruction du restaurant, avec l’ajout de 600 panneaux solaires sur la façade Sud-Ouest et les avant-toits latéraux, pouvant produire une puissance totale de 110 KW, de quoi couvrir une grande partie de la consommation énergétique de l’établissement et jusqu’à 6% de la consommation annuelle totale de l’entreprise. Aussi, la chaleur dégagée par la ventilation des cuisines et le fonctionnement des chambres froides sera récupérée pour produire de l’eau chaude, tandis que l’isolation périphérique du bâtiment a été spécialement pensée afin de minimiser la perte de chaleur, point essentiel à 3'000 mètres d’altitude.

Achever une œuvre architecturale unique

Si Mario Botta s’était finalement retiré du projet initial en 2000 à la suite de désaccords avec les promoteurs de l’époque, l’architecte tessinois avait à cœur de participer à la renaissance de ce bâtiment : « Je souhaitais renouveler l’aspect de la construction, en lui donnant un caractère encore plus solide et résistant, renforçant ainsi l’image de signal en forme de fourche du diable, qui a marqué l’identité de cet endroit pendant les vingt dernières années ». Après d’autres édifices à vocation touristique réalisés en montagne tel qu’au Monte Generoso en 2017 (le Fiore di Pietra), la reconstruction du restaurant de Glacier 3000 se présente comme une œuvre particulière dans la carrière de l’artiste tessinois, qui a fêté ses 80 bougies au mois d’avril.

Les résultats de l’enquête du ministère public vaudois concernant les causes de l’incendie ne sont pas encore connus.